mai 2018

L’Allemagne, un autre modèle

Visite à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, chez notre voisin et partenaire allemand.

Crédit photo : © Catherine Schröder

70 % des étudiants allemands réussissent la licence, contre moins de 30 % en France

En Allemagne, dès la fin de l’école primaire, les enfants font déjà le choix entre la Hauptschule, qui débouche sur des formations courtes mais qui n’existe plus dans tous les Länder, la Realschule, orientée vers des formations techniques et professionnalisantes, et le Gymnasium avec son Abitur 1, véritable porte d’entrée pour les études supérieures. « À l’entrée à l’université, les étudiants sont donc moins nombreux qu’en France, explique Florence Dancoisne, coordinatrice d’Eucor - Le Campus européen à l’Université de Fribourg, et leur niveau est plus homogène. » Résultat : 70 % des étudiants allemands réussissent la licence, contre moins de 30 % en France.

Une fois son Abitur en poche, le lycéen allemand se trouve face à deux systèmes d’entrée, variables selon les universités et les spécialités. À l’Université de Fribourg, par exemple, l’accès en archéologie, linguistique allemande et française, chimie, maths, physique ou informatique se fait sans aucune restriction. Tandis que pour étudier les sciences politiques, l’économie des entreprises, la sociologie, les sciences du sport, la biologie ou la psychologie, il faut présenter les notes obtenues à l’Abitur et un petit dossier avec les motivations du candidat. Par ailleurs, l’entrée à certaines facultés telles que médecine, pharmacie (pour les officines), dentaire et droit est soumis au numerus clausus 2. « Finalement, insiste Florence Dancoisne, la plupart des jeunes Allemands ne rencontrent aucun problème pour accéder à l’université et au cursus de leur choix. »

1 Équivalent du baccalauréat

2 Limitation du nombre de personnes admises dans une formation

Témoignages

Crédit photo : © Pascal Bastien

Les choix de Gilles pourraient s’orienter vers la Faculté des sciences historiques ou celle de géographie et d’aménagement avec l’ambition de devenir enseignant. « Le lycée a bien relayé les modalités de ce nouveau fonctionnement. Dans l’idée, je pense que c’est mieux qu’APB même si au final on n’est pas sûr d’être accepté dans les filières souhaitées. Faire un dossier, motiver ses choix, c’est un plus. Je pense qu’il est nécessaire de faire un peu de sélection. » Ses parents, Marc et Gaby, argumentent également : « J’ai quelques doutes quant aux prérequis demandés, quand on lit par exemple "aimer la lecture pour une faculté de lettres". Même si le système peut paraître meilleur, ce n’est pas évident pour un jeune de 18 ans d’avoir une vision claire de son parcours universitaire et encore moins professionnel. »

Propos recueillis lors de la journée portes ouvertes du 17 février 2018.

Jean de Miscault