mai 2017

Se mettre dans le bain du français...

L’Institut international d’études françaises (IIEF) s’adresse à des étudiants internationaux. Une centaine d’étudiants réfugiés y suit également des cours depuis deux ans.

Liliane Koecher, directrice de l’Institut international d’études françaises. © Catherine Schröder

Spécialisé dans l’enseignement du Français langue étrangère (FLE), l’Institut international d’études françaises, une vénérable institution, a été fondé en 1919 pour réapprendre le français aux instituteurs et professeurs alsaciens après la période d’annexion à l’Allemagne... L’IIEF fonctionne en fonds propres et ses formations sont généralement payantes « mais plus accessibles que dans les organismes privés », précise Liliane Koecher, sa directrice. L’IIEF reçoit 1 250 étudiants chaque année et organise aussi des stages extérieurs à l’université, par exemple pour des groupes d’étudiants venus du Japon ou de Singapour. Des cours d’été, organisés en partenariat avec la Maison universitaire internationale, préparent les étudiants étrangers à affronter leur rentrée, « pour qu’ils se remettent dans le bain linguistique avant de commencer les cours ». Des stages de didactique et de perfectionnement linguistique pour professeurs de français langue étrangère ont également lieu tous les mois d’août. Et pendant l’année universitaire, l’institut prépare aux diplômes d’université d’études françaises, du niveau A1 (débutants) à C2.

Un niveau B2 en deux ans pour les étudiants réfugiés

En relation avec la Maison universitaire internationale, une centaine d’étudiants réfugiés ont également pu bénéficier des formations de l’IIEF, leur prise en charge étant assurée conjointement par l’institut et l’université. En deux ans, elles mènent les étudiants au niveau B2 qui leur permet d’entrer en formation universitaire en France. C’est le cas de Wajdi Alkak, un Syrien qui suivait des études de littérature anglaise dans son pays. Arrivé en France il y a deux ans, il a été intégré dans un premier groupe de 25 réfugiés syriens et irakiens, entièrement débutants en français. « Nous avons commencé par apprendre à nous présenter, puis peu à peu, nous nous sommes mis à parler, se souvient-il. La langue, c’est du vocabulaire et il en faut beaucoup ! » Wajdi a participé également à des groupes de travail thématiques, sur la société française, la radio, en phonétique et même en allemand... Aujourd’hui, il parle et comprend le français avec aisance : il a atteint le fameux niveau B2 et réfléchit à la poursuite de ses études.

Un lieu unique pour le FLE

Qu’ils soient inscrits en cursus régulier à l'université ou en situation d'échange international, l’enseignement du Français langue étrangère (FLE) concerne chaque année plusieurs centaines d'étudiants étrangers, pour un accompagnement linguistique personnalisé. Du niveau B1 jusqu’à C2, certaines formations sont validées, d’autres non. Précédemment dispersée sur plusieurs sites, la formation en FLE est aujourd’hui centralisée au Centre de ressources de langues (CRL) de la Faculté des sciences économiques et de gestion, avenue de la Forêt-Noire. Avec une inscription sur une plateforme unique, « les étudiants gagnent du temps, car le regroupement permet une diffusion plus efficace de l’information », remarque Mireille Marchal, responsable du FLE et vice-doyenne de la Faculté des langues. Cela leur permet aussi de mieux comprendre l’offre et de choisir parmi les ateliers proposés en connaissance de cause, en fonction de leur niveau de langue et de leurs priorités : pratique de la langue orale et écrite, découverte culturelle ou méthodologie du travail universitaire. » Car au-delà des besoins de se faire comprendre dans la vie quotidienne, les étudiants sont très vite confrontés à la réalité des cours de spécialité en amphithéâtre.

Myriam Niss