mai 2017

Au-delà du « tout anglais »

Envie de mobilité, amélioration d’un CV ou simple curiosité linguistique ? Le pôle Lansad (Langues pour spécialistes d’autres disciplines) constate que les étudiants de toutes les disciplines sont de plus en plus friands d’apprendre des langues de plus en plus diversifiées.

Denyze Toffoli, directrice du pôle Lansad. © Catherine Schröder

Le pôle Lansad, lancé officiellement début 2017, touche 16 000 étudiants non-spécialistes en langues, répartis partout dans l’université. Héritier des centres de ressources en langues « inventés » dans les années 1990 et d’autres dispositifs innovants, les Lansad continuent à se nourrir de la réflexion pédagogique de ces pionniers, « avec des pratiques et des compétences basées sur l’autonomie de l’étudiant, en l’accompagnant et en l’encourageant », rappelle Denyze Toffoli, directrice du pôle.

Aider les étudiants à formuler leurs objectifs et leurs besoins, en mettant l’accent sur ce qui va leur servir dans leur futur métier

Pour les étudiants, l’apprentissage et la pratique interagissent avec leur domaine de spécialité. Comment articuler l’intérêt pour la discipline avec la motivation pour la formation en langues ? C’est un axe de réflexion crucial pour les Lansad. « Il s’agit d’aider les étudiants à formuler leurs objectifs et leurs besoins, en mettant l’accent sur ce qui va leur servir dans leur futur métier. On a tendance à présupposer que tout le monde a besoin de l’anglais, en raison des publications de recherche, notamment... Mais la politique de l’université doit viser plus loin que le tout anglais. » Les Lansad donnent la possibilité de certifier un niveau B2 de la langue de Shakespeare. Mais beaucoup d’étudiants souhaitent aussi apprendre d’autres langues, y compris en initiation, afin de pouvoir les valoriser sur un CV. « Dans un contexte mondialisé, les idiomes dont les étudiants auront le plus besoin dépendent avant tout de leurs projets et des disciplines qu’ils ont choisies. » Les centres de langues offrent des possibilités d’autoformation, mais aussi des parcours à valider. Car « il ne s’agit pas juste d’apprendre quelques langues en mode touche-à-tout, mais bien d’acquérir une vraie compétence à faire valoir sur le marché du travail ».

Compétence certifiée

Une compétence linguistique doit être certifiée : l’Université de Strasbourg a été très impliquée dans la conception du Cles (Certificat de compétences en langues de l’enseignement supérieur) lors de sa mise en place en 2000 par le ministère de l’Education. Pour Catherine Chouissa, coordinatrice Cles pour l’Alsace, il s’agit « d’un des leviers essentiels de développement et d’ouverture de la politique des langues dans l’université ». Proposé en neuf langues et trois niveaux, le CLES est réservé pour l’instant aux étudiants. Un arrêté de novembre 2016 l’ouvre à tout public. Une étude a été lancée pour dresser un état des lieux et pouvoir mettre en place une certification cohérente, définir des formats, des épreuves, des tarifs. Autre projet d’envergure : que Strasbourg devienne un centre de certification régional en langues, notamment en ce qui concerne les langues moins diffusées comme le bulgare, le russe ou l’hébreu...

Myriam Niss