février 2017

Trente ans d’échanges

Initiée en 1987, la coopération des IUT alsaciens avec le Cameroun a permis de créer et de développer trois IUT à Douala, Ngaoundéré et Bandjoun.

C’est un partenariat qui remonte à 1987. « Jean-Pierre Igot, alors directeur de l’IUT Robert-Schuman, avait été contacté par le Centre universitaire de Douala pour mettre en place une formation informatique », se souvient Francis Braun, ancien directeur de l’IUT de Haguenau et président de l’Association régionale des IUT d’Alsace, qui participa presque depuis le début à l’aventure de la coopération entre les IUT alsaciens et leurs homologues camerounais.
Cinq ans après, l’IUT de Douala était créé. Près de trente ans plus tard, les IUT alsaciens, avec l’aide de l’Institut régional de coopération développement (Ircod) et des financements de l’État et de la Région, peuvent se targuer d’avoir aidé à la création de trois IUT au Cameroun : à Douala, Ngaoundéré et Bandjoun. Ils délivrent une cinquantaine de diplômes entre génie électrique, génie mécanique, génie thermique, gestion appliquée aux petites et moyennes entreprises, génie logistique et transport, etc. En 2014, les 155 enseignants des trois IUT avaient formé près de 6 500 étudiants.

Une démarche qualité en cours dans les IUT camerounais

© Pascal Bastien

Si l’initiative est toujours revenue aux autorités camerounaises, le diagnostic, l’identification des besoins sur le marché du travail, l’articulation des formations avec d’autres préexistant, l’évaluation des moyens matériels et humains ont été conduits par les experts alsaciens et leurs homologues camerounais. Et au fil des années, la relation a considérablement évolué. 

« Aujourd’hui, il est de plus en plus question de qualité, explique Jacques Etamé, directeur de l’IUT de Douala. Alors que les IUT alsaciens ont été certifiés ISO 9001, reconnaissant leur organisation et leur fonctionnement performants, la démarche est désormais en cours dans les IUT camerounais. »

De la formation des formateurs à l’échange des bonnes pratiques

« On est passé de la formation des formateurs à l’échange des bonnes pratiques, insiste Bernard Lickel, actuel directeur de l’IUT Robert-Schuman et président de l’Assemblée des directeurs d’IUT. Au départ, nous étions dans une relation très nord-sud. Aujourd’hui, nous sommes dans une vraie relation d’échange. C’est beaucoup plus intéressant pour nous. Bien sûr, les échanges continuent à raison de cinq ou six enseignants camerounais qui se rendent en Alsace chaque année. Mais de notre côté, nous sommes, par exemple, très intéressés par le développement des licences technologiques dans les IUT camerounais, alors qu’ici nous nous limitons à des licences professionnelles. En fait, les questions qui se posent actuellement au Cameroun sont très proches des questions que nous nous posons. »

Jean de Miscault