Vincent Robert, chercheur en chimie quantique à l’Institut de chimie, noue une étroite relation avec l’Université de Nagoya au Japon, ainsi qu’avec ses homologues en Espagne et en Italie. Échanges d’une valeur inestimable pour le chercheur en termes d’avancées scientifiques et intellectuelles. Et qui profitent, dans son sillage, aux collaborateurs de son laboratoire.
Les Japonais sont ravis, nos doctorants aussi. On forme maintenant une petite famille.
Sur la douzaine de membres qui composent le Laboratoire de chimie quantique, six bénéficient du partenariat initié par son responsable Vincent Robert, avec l’Université de Nagoya. Un effet boule de neige dont il se félicite. « Un de mes post-docs travaille avec un post-doc japonais, trois doctorants sont également chevillés avec des chercheurs là-bas, un collègue va y séjourner un mois… Les Japonais sont ravis, nos doctorants aussi. On forme maintenant une petite famille. C’est essentiel pour moi d’assurer le relais. C’est un vrai plaisir de voir les post-doctorants de part et d’autre mener leurs travaux en contact direct. Ils établissent leur réseau de collaborateurs pour le futur. Il faut se mettre sur les épaules des anciens pour voir plus loin. »
Vincent Robert fertilise ce partenariat « très privilégié et vivace » avec Nagoya depuis une dizaine d’années. Par intérêt scientifique partagé, il s’est rapproché d’une équipe de physiciens de la matière condensée et d’une équipe de chimistes. D’interactions en échanges, il y a séjourné comme professeur invité en 2007 et 2009, puis en 2012 pour quatre mois. Séjours entièrement pris en charge par Nagoya. Il a ensuite recherché des financements et obtenu un contrat Sakura*. L’aide octroyée a financé cinq à six séjours sur deux ans, pour lui et son équipe.
C’est une mine de discussions, d’échanges, d’avancées que nous n’aurions probablement jamais faites si nous étions restés isolés.
Pour le chercheur, « le bénéfice sur investissement est incomparablement supérieur à un congrès par exemple. Un séjour de quinze jours représente un budget de 2 000 euros et permet des choses extraordinaires. Mes collègues et moi sommes unanimes, c’est une mine de discussions, d’échanges, d’avancées que nous n’aurions probablement jamais faites si nous étions restés isolés. Pour nous, c’est crucial car notre domaine de recherche est théorique, c’est un travail souvent solitaire ». L’autre richesse à ses yeux est ce qu’il appelle la triangulation : cette collaboration entre physiciens (japonais), chimistes (japonais) et chimistes théoriciens (son équipe). D’un point de vue personnel, ce partenariat lui apporte aussi de la notoriété dans la communauté scientifique et des atouts pour la suite de sa carrière.
Si Nagoya est le partenariat le plus riche, Vincent Robert est aussi en étroite relation avec les chercheurs en chimie quantique des universités de Tarragone en Espagne et Ferrare en Italie, qu’il souhaite intensifier, entre autres par l’encadrement conjoint de thèses. Il aimerait également renforcer les coopérations engagées par ses collègues avec les universités de Kyoto, Tokyo et Hokkaido, des universités chinoises et européennes.
Stéphanie Robert
* Partenariat Hubert-Curien de coopération scientifique entre la France et le Japon, soutenu par le ministère.