février 2017

Les mots du voyage

Voilà un peu plus d’un an que la Maison universitaire internationale (MUI) a pris ses quartiers dans l’ancienne tour Seegmuller sur la presqu’île Malraux. Pour donner vie à ce bâtiment de briques et d’acier, Lucie Gonin, chargée de communication à la Direction des relations internationales, a travaillé sur un concept d’habillage avec l’équipe des Identités complexes et Marie Déroche, coordinatrice de la MUI. 

« Un mot propre à la langue du pays d’accueil, difficilement traduisible en français et emblématique d’une culture »

Quel(s) savoir(s) avez-vous acquis au cours de votre séjour ? Cette question, point de départ de la réflexion, a été posée à des enseignants-chercheurs, étudiants et personnels administratifs partis à l’étranger. « Très fréquemment, les sondés nous ont répondu par un mot. Un mot propre à la langue du pays d’accueil, difficilement traduisible en français et emblématique d’une culture », expose Lucie Gonin. Ainsi, jayus en indonésien désigne une plaisanterie si mauvaise qu’on ne peut qu’en rire. Ohrwurm, littéralement ver d’oreille en allemand, fait référence à une mélodie qui ne sort plus de la tête.

Une invitation à la découverte et au partage

À l’heure où la quantité d’information disponible en quelques clics n’a jamais été aussi vaste, pourquoi part-on ? « Pour faire l’expérience d’une autre façon de vivre, de voir et de dire le monde », répond Lucie Gonin. La langue du pays d’accueil va en être le premier contact. 

« Être confronté à ces différences de langage, c’est faire l’expérience de la diversité culturelle du monde. Il y a un rapport particulier avec ces mots qui n’ont pas d’équivalent direct dans notre langue, mais décrivent pourtant des sentiments qu’on connaît tous. Ils nous surprennent, nous interrogent, nous amusent », poursuit-elle.

Ces mots, mis en forme avec le concours de l’équipe de designers du groupe Identités complexes, accompagnent le visiteur au cours de son cheminement à travers les bureaux de la Maison universitaire internationale. Dès l’entrée du bâtiment, il est apostrophé par un vers du poème Le Voyageur de Baudelaire, « Et vous, qu’avez-vous vu ? » « Il s’agit à la fois d’une invitation à la découverte et au partage, deux valeurs qui sont chères à l’équipe de la Maison universitaire internationale et que nous souhaitons transmettre », conclut Marie Déroche. 

Fanny Cygan