De quoi parle-t-on quand on aborde la question de la laïcité à l’université ? La Conférence des présidents d’université a édité un guide Laïcité et enseignement supérieur, dont une synthèse a été distribuée aux doyens des facultés de l’Unistra.
Le code de l’éducation dispose que « le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse et idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. »
Quelques règles sur les conditions d’enseignement sont rappelées : un enseignant ne peut pas exprimer sa croyance religieuse, ni faire acte de prosélytisme. Un étudiant peut en revanche afficher sa croyance religieuse sans faire acte de prosélytisme. Le port de certaines tenues par les étudiants n’est ainsi pas interdit sauf s’il empêche de les identifier ou s’il compromet l’apprentissage de certaines matières. Un enseignant ne peut pas refuser de faire cours à un étudiant en raison de ses convictions religieuses et inversement un étudiant ne peut pas récuser un enseignant en raison de son sexe ou de sa religion, ni demander l’aménagement des dates d’examen.
La laïcité est une valeur en vogue dans nos sociétés républicaines qui se croient volontiers post-religieuses. Mais si elle est utile et nécessaire, elle est parfois si mal comprise qu’on lui fait dire n’importe quoi et qu’on s’autorise en son nom des attitudes discutables.
Une conférence de Yann Martin, professeur de philosophie en classes préparatoires qui poursuit ses conférences alliant philosophie et management à l'EM Strasbourg en partenariat avec la Faculté de philosophie.