Deux expertises avec Christian Mestre référent laïcité et Henri Pena-Ruiz philosophe et penseur de la laïcité.
En 2004, Christian Mestre était président de l’Université Robert Schuman. Alors qu’il présidait la commission Vie de l’étudiant au sein de la Conférence des présidents d’universités (CPU), il avait réalisé un guide pratique de la laïcité dans l’enseignement supérieur, aujourd’hui en cours de réédition avec une mise à jour législative et à la lumière de 10 années de jurisprudence.
Aujourd’hui doyen de la Faculté de droit, de sciences politiques et gestion, Christian Mestre vient de se voir décerner une double-fonction : il a été nommé référent laïcité au niveau national par la CPU et, localement, par le président de l’Unistra, avec « une mission d’expertise et de conseil pour les responsables de l’université », résume-t-il. Pour « avoir une photographie de ce qui se passe », un questionnaire de 50 items a été envoyé aux gouvernances de toutes les universités françaises. Les réponses sont en cours d’analyse. Quelques points sensibles, mais qui trouvent des réponses fermes : « Sur la carte d’étudiant, il faut avoir le visage et les cheveux découverts. On peut être amené aussi, pendant les examens, à demander à une étudiante d’enlever son foulard ». Quelques universités sont confrontées à des demandes de lieux de prière ou de repas spéciaux dans les cafeterias, « ce qui n’est pas leur vocation », estime Christian Mestre. Pas de dérogations aux journées de cours et d’examens, mais « l’université fait l’effort d’éviter les jours de grandes fêtes ». Les contestations d’enseignements ou d’enseignants (par exemple par rapport à leur sexe) sont quant à elles, « totalement irrecevables ... »
Myriam Niss
Conférence avec le philosophe et penseur de la laïcité Henri Pena-Ruiz : Questions vives de la laïcité à l'école.