Croiser les regards

« Le vivant a-t-il un sens ? » C’était un cycle de conférences proposées en février-mars dernier à l’initiative de la Faculté de théologie protestante. Une belle occasion de « croiser les regards et de faire passer les savoirs », résume Daniel Frey, maître de conférences en philosophie de la religion, responsable de ces rencontres interdisciplinaires organisées avec le concours des Facultés des sciences de la vie et de philosophie.

Etudier les concepts de création et d’évolution

La biologie décrit le vivant et les mécanismes de l’évolution, où le hasard joue un rôle essentiel : « A priori, d’après le biologiste, rien ne viendrait donc plaider pour un sens du vivant. Mais pour le théologien et le philosophe, cette prépondérance du hasard n’empêche pas de poser la question du sens du vivant pour l’humain. » La théologie explore ce sens dans l’interprétation des textes bibliques, au fil des siècles et aujourd’hui. A l’université, on peut étudier à la fois les concepts de création et d’évolution, d’autant que « la théologie n’est pas là pour dire comment la vie est survenue. C’est à juste titre que l’affirmation de la pertinence biologique ou physique des textes bibliques a été abandonnée ! » La théologie universitaire, elle-même interdisciplinaire, s’interroge sur la façon dont les différents discours peuvent s’articuler. « Dans toute société, la curiosité est la meilleure arme contre le repli sur soi. Or, au sein de l’université, nous sommes tous plus ou moins ignorants de ce que font les autres. Les sujets transversaux et décalés permettent de se rencontrer, et de proposer nos éclairages au-delà du cercle universitaire. »

Myriam Niss