Certaines situations de santé ont un lourd impact sur la vie professionnelle. Comment assurer le maintien au travail lorsque, suite à un accident de la vie, on se retrouve dans une situation de santé problématique, voire de handicap ?
« Notre mission consiste à trouver des solutions pour que les personnes puissent continuer à travailler dans les meilleures conditions possibles », annonce le Dr Stéphanie Scarfone, médecin du travail des personnels de l’Unistra et cheffe de Service santé au travail (SST). Il s’agit notamment d’accompagner les personnes dans leur demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé décernée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). C’est souvent au médecin du travail que revient cette mission délicate, en expliquant aux personnes tous les bénéfices qu’elles peuvent retirer de cette reconnaissance : « C’est une procédure longue, parfois difficile, un vrai projet de vie à formuler. Il arrive que les gens soient réticents à admettre leur situation. Nous les amenons vers la demande de reconnaissance en leur faisant prendre conscience de ce que cela peut leur apporter, en accord avec leurs besoins. Nous assurons aussi, dans certaines situations, la médiation avec l’entourage professionnel des personnes concernées, pour lever les incompréhensions et permettre une bonne intégration. »
« Nous assurons dans certaines situations, la médiation avec l’entourage professionnel des personnes concernées, pour lever les incompréhensions et permettre une bonne intégration. »
La reconnaissance par la MDPH va faciliter la mise en place de mesures facilitatrices adaptées aux besoins : aménagements de postes, mise à disposition de fauteuils ou de sièges adaptés, aides techniques (logiciels, souris…), horaires aménagés, recrutement d’aides à la vie professionnelle, avantages sociaux, ou encore prise en charge du transport domicile-travail… Les fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique permettent de financer ces mesures et équipements. « On part du principe que c’est l’environnement de travail qui doit s’adapter aux personnes, pas l’inverse », affirme le Dr Scarfone. L’équipe du SST travaille en réseau avec la Direction des ressources humaines et l’assistante sociale de l’université, toujours dans le respect du secret médical. Elle peut aussi faire appel au Service d’insertion en milieu ordinaire de travail (Simot) pour l’accompagnement socioprofessionnel de personnes souffrant de troubles psychiques.
Le Service de santé au travail de l’Unistra, installé rue de Palerme, propose un accompagnement pluridisciplinaire : il compte deux médecins, deux infirmières, deux secrétaires, une psychologue et un psychologue en apprentissage. L’équipe est complétée par des internes de médecine du travail. Le SST est responsable du suivi médical des 6 000 agents de l’établissement. Environ 180 membres du personnel y sont reconnus comme travailleurs et travailleuses handicapées. Le service compte 2 000 consultations chaque année, qui se déroulent tous les cinq ans en principe pour le personnel, mais « beaucoup plus souvent quand il s’agit de personnes atteintes d’un handicap, au moins tous les deux ans, voire bien davantage quand c’est nécessaire », précise le Dr Scarfone.