Tout juste diplômée du master Psychologie clinique du développement de la Faculté de psychologie de Strasbourg, Léa Schild a répondu à l’appel de la mission Handicap du Service de la vie universitaire. De septembre à décembre 2020, elle a accompagné des étudiants ayant des troubles du spectre de l’autisme dans leurs études.
Quinze étudiants avec des troubles du spectre de l’autisme de différentes composantes ont participé à ce projet expérimental. L’objectif premier était leur accompagnement, le second de proposer des pistes de travail pour l’améliorer. « Ce projet m’a particulièrement intéressée parce qu’il s’agit d’une démarche pour que chacun puisse suivre un parcours d’étude dans les meilleures conditions et aussi parce que je suis à l’aise avec l’autisme », explique Léa Schild. Plusieurs stages et un mémoire de fin de parcours dans ce domaine lui ont permis d’acquérir une solide expérience.
Certaines situations peuvent générer du stress auprès de ces étudiants. Un amphithéâtre bondé et bruyant, une demande spécifique à réaliser auprès d’une scolarité… La répétition de ces situations peut être un facteur de décrochage et générer un sentiment d’échec. Tout au long du projet, Léa Schild organise des rencontres avec les étudiants pour écouter leurs besoins et les accompagner dans leurs réalisations. « La situation que nous vivons aujourd’hui n’a pas facilité les choses, elle n’a pas été un frein non plus ; la majorité des échanges se faisant par mail ou par visioconférence », explique-t-elle.
« Ma principale satisfaction, c’est d’avoir été utile, en plus d’avoir participé à un mouvement inclusif au sein de l’université avec la mission Handicap »
Les échanges ont été organisés à la convenance des étudiants. Organisation et suivi des cours, coaching pour les révisions, organisation et adaptation des examens… autant de sujets qui ont été abordés. « S’ils étaient nombreux au départ, la fréquence des échanges a diminué à mesure que le projet avançait. » Une première satisfaction pour Léa Schild. « Ce travail d’accompagnement et de mise en lumière des particularités cognitives liés à l’autisme a été un facteur facilitant pour que les étudiants puissent eux-mêmes augmenter leur autonomie. »
Sa mission l’a également amenée à échanger avec des assistants d’études, d’autres étudiants ou les équipes pédagogiques. De ce point de vue, elle estime avoir participé à décomplexer le dialogue autour de l’autisme. Les retours des parents des étudiants et des éducateurs spécialisés ont également été très positifs. « Ma principale satisfaction, c’est d’avoir été utile, en plus d’avoir participé à un mouvement inclusif au sein de l’université avec la mission Handicap », explique Léa Schild aujourd’hui en poste dans l’unité de psychiatrie de l’hôpital Émile Muller à Mulhouse.
Parmi les pistes évoquées pour prolonger ce projet : la pérennisation du poste, la formation ciblée des assistants d’études, des conférences pour les étudiants et les enseignants sur l’autisme, le développement des liens avec des associations extérieures… Des pistes nouvelles à creuser, d’autres qui sont des axes de travail de la mission Handicap au long cours pour rendre les accompagnements proposés les plus pertinents possibles.