Avec des collègues de son laboratoire pluridisciplinaire, le Dyname (Dynamiques européennes), la doctorante Maria Siemushyna a conçu un jeu de plateau pédagogique et ludique sur le thème des migrations.
« Vous maîtrisez la langue du pays d’accueil : avancez de trois cases. Vos diplômes étrangers ne sont pas reconnus : reculez d’autant. Sur un planisphère quadrillé d’étapes, mi-jeu de piste, mi-jeu de l’oie, les participants à notre animation pour la Fête de la science 2016* étaient invités à se mettre dans la peau d’un migrant. Sur le jeu de plateau, baptisé « Tous migrants ? », ils devenaient Max, Olga, Aysima ou Chan, leur pion-mascotte. Qui émigrait pour les études, qui pour rejoindre sa famille ou se faire soigner. Chaque parcours, jalonné d’expériences positives et négatives, faisait avancer le participant à un rythme plus ou moins linéaire. L’idée étant de montrer qu’il n’existe pas de profil-type du migrant, que ce soit en termes d’âge, de sexe, de catégorie sociale. Que pour eux les frontières sont autant visibles qu’invisibles, et que les raisons pour devenir migrant sont multiples. Le statut de réfugié politique n’étant qu’un cas parmi d’autres. Les participants pouvaient aussi se glisser dans la peau d’un descendant de migrant. Ou même dans celle d’un salarié traversant tous les jours la frontière pour aller travailler, bien loin des stéréotypes sur les migrants !
L’idée étant de montrer qu’il n’existe pas de profil-type du migrant, que ce soit en termes d’âge, de sexe, de catégorie sociale.
Ma thèse portant sur l’apprentissage des langues par les adultes migrants, je me suis inspirée de plusieurs entretiens pour construire des parcours réalistes. Conserver l’équilibre entre approches pédagogique et ludique a toujours été notre objectif : vrai/faux, questions et petites épreuves, adaptées à l’âge des participants, jalonnaient les étapes. Notre objectif était de susciter l’intérêt et la discussion, et de transmettre des connaissances. Pour ne pas proposer qu’une seule grille de lecture, nous avons aussi mis en place une exposition de photographies prises par des étudiants à Calais. »*Conçue par huit chercheurs du Dyname et de l’École supérieure en travail éducatif et social (Estes).
*Conçue par huit chercheurs du Dyname et de l’École supérieure en travail éducatif et social (Estes)
Elsa Collobert