février 2018

En chiffres, zoom sur différentes actions

Zoom sur différentes actions à l'échelle du contrat de site Alsace et du campus européen et bilan sur deux ans de l'accueil des migrants en France dans les universités et les écoles.

Un parrainage entre étudiants pour casser les barrières culturelles

En collaboration avec la Maison universitaire internationale (MUI), l’Afges (Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg) a mis en place avant la rentrée 2017, une plateforme de parrainage à l’attention des étudiants réfugiés.

Il s’agit d’une aide pour les accompagner dans leur nouvelle vie d’étudiant strasbourgeois : des adresses de sites internet pour trouver un appartement, des adresses pour faire ses courses, une aide aux démarches administratives, des traductions… Un moyen aussi de les intégrer à la vie sociale étudiante en les présentant à un groupe d’amis, en les conviant à des activités sportives, à des soirées, etc. « L’objectif est d’outrepasser les barrières linguistiques, culturelles, et de créer du lien social », affirme Louise Vogt, vice-présidente en charge des affaires internationales au sein de l’Afges. Ce système de parrainage existe déjà pour les étudiants internationaux, mais l’implication est différente. « Nous prévenons ceux qui souhaitent devenir parrains ou marraines d’un étudiant réfugié que cela demande davantage d’investissement que de parrainer un étudiant étranger », précise Louise Vogt. La durée de l’accompagnement variera selon les besoins de l’étudiant réfugié. Pour le moment, une dizaine d’étudiants se sont portés candidats pour devenir parrains mais aucun étudiant réfugié n’a formulé de demande. La plateforme de parrainage de l’Afges doit encore gagner en notoriété.

A Mulhouse, l’UHA aide les étudiants syriens

Depuis janvier 2016, l’université de Haute-Alsace, en lien avec l’association Démocratie et entraide en Syrie, a mis en place un dispositif permettant aux étudiants réfugiés de reprendre une formation universitaire.

Le projet est le fruit d’une collaboration en binôme entre l’antenne mulhousienne de l’association Démocratie et entraide en Syrie et l’université de Haute-Alsace. « Nous avons procédé à une répartition des tâches : l’association s’est chargée de la partie humanitaire, notamment de trouver un logement aux jeunes réfugiés et nous avons assumé la partie pédagogique, raconte Dominique Meyer-Bolzinger, vice-présidente de la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), formation initiale et continue de l’UHA. Nous avons bâti un programme d’intégration par l’étude qui prévoyait un apprentissage intensif du français pendant un an et une reprise des cours à l’université l’année suivante. » Une étudiante en français langue étrangère (FLE) en fin d’étude a été recrutée en 2016, ainsi qu’une équipe de tuteurs chargés d’accompagner les étudiants réfugiés.
Mais à l’épreuve de la réalité, ce modèle a dû être adapté. La deuxième année, l’UHA a recruté une enseignante contractuelle, a modifié le système de tutorat (projets pédagogiques, accompagnement découverte et insertion) et a allongé le programme d’étude à trois ans. La première année prévoit des cours de français intensifs (6 heures par semaine pour un total de 150 heures + des heures d’auto-formation), la deuxième année consiste à poursuivre les cours de FLE et offre la possibilité d’assister à des cours magistraux dans diverses matières dispensées à l’université. La troisième année, les étudiants réfugiés suivent la formation de leur choix. « Nous avions sous-estimé la difficulté d’apprendre la langue au niveau technique et psychologique. C’était illusoire de croire qu’en un an ces étudiants étaient susceptibles de suivre une formation universitaire », avoue Dominique Meyer-Bolzinger. Etabli dans l’urgence, le dispositif a évolué et cherche désormais à se pérenniser.

 

 

Les étudiants migrants en France

Un groupe de travail au sein du Campus européen

Depuis 2016, un groupe de travail composé de personnes travaillant à l'accueil des étudiants réfugiés dans les cinq universités membres du Campus européen a été mis en place.

Deux réunions ont été organisées en juin à Mulhouse et en octobre à Freiburg. Ces rencontres ont permis un échange de bonnes pratiques et d’informations sur les dispositifs mis en place dans chaque université pour accueillir les étudiants réfugiés. Depuis octobre 2016, aucune nouvelle réunion n’a été programmée. « Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas une volonté de faire quelque chose ensemble, explique Annette Pasteau, responsable du pôle apprenant à NovaTris, centre de compétences transfrontalière de l’Université de Haute-Alsace et chargée de piloter ce groupe de travail en tant que coordinatrice Eucor - Le Campus européen de cette université. Maintenant il nous faudrait trouver un projet commun, peut-être un guide d’accueil pour les étudiants réfugiés qui arrivent dans l’espace du Campus européen. »