Majed Abou Saleh, réfugié syrien de 28 ans, a intégré un master 2 au Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle (Ceipi) à Strasbourg, après avoir suivi des cours de français langue étrangère à l’Institut international d’études françaises (IIEF).
« Arrivé en France en février 2016, j’ai été accueilli par la mairie de Wissembourg. Je ne parlais pas du tout français alors j’ai suivi des cours à la maison des associations de Wissembourg. Mais j’avais seulement deux heures de cours par semaine, dispensés par des bénévoles, qui nous enseignaient les bases de la langue pour la vie courante. Et puis un jour, à Strasbourg, j’ai rencontré par hasard un syrien dans un magasin libanais qui m’a parlé des cours de français langue étrangère (FLE) pour les réfugiés qui souhaitent ensuite suivre un cursus universitaire. Je me suis renseigné à la Maison universitaire internationale, j’ai déposé un dossier et j’ai été accepté. J’ai démarré les cours en septembre pendant deux semestres. Au deuxième semestre je suis passé directement du niveau A2 au niveau B2, qui permet d’accéder à l’université.
Cela donne un bon aperçu de la culture française et de comment s’intégrer
Cela m’a permis de gagner un an. J’avais 16 heures de cours par semaine, donc je venais à Strasbourg presque tous les jours, depuis Wissembourg. C’était difficile et intense, mais cela correspondait à mes attentes. Il y avait des cours de compréhension et d’expression à la fois orale et écrite, et différentes options : vie politique, gastronomie, monde du travail (contrats, congés, grèves…). Cela donne un bon aperçu de la culture française et de comment s’intégrer. Grâce à ces cours, en septembre dernier, j’ai été accepté en master 2 de droit européen et international de propriété intellectuelle au Ceipi, parmi 200 candidats. En Syrie je suis déjà diplômé d’un master 2 en droit de la propriété intellectuelle mais pour trouver un travail en France, il vaut mieux avoir un diplôme français. Et avec ce master qui est enseigné en français et anglais, je pourrai également travailler à l’étranger. »