Au fil des années et des gouvernances, l’Université de Strasbourg s’est enrichie d’une belle collection d’œuvres d’art. Réparties entre 36 bâtiments des différents campus de l’université, 129 oeuvres ont été inventoriées.
En septembre, les Journées du patrimoine permettent l’accès d’un large public à des œuvres acquises par l’université dans le cadre du 1% artistique1. Soit 14 œuvres acquises par l’université à ce jour, de genres variés : huit tapisseries, principalement d’Aubusson, des sculptures, des mosaïques, une installation paysagère... La dernière œuvre réalisée dans ce cadre est l’installation de David Hurstel pour la construction en 2006 de la bibliothèque de pharmacie, à Illkirch.
Quid des autres oeuvres ? « On ne peut pas réellement parler de politique d’acquisition, souligne Sophie Hedtmann, chargée de projet au Service d’action culturelle. L’université n’est pas un musée ». Coup de cœur d’un dirigeant à l’initiative d’un achat, dons, résidences d’artistes, oublis lors d’un départ en retraite : la collection est disparate... ses origines aussi. Et « la tâche d’inventaire est immense, car il est parfois difficile de discerner ce qui appartient vraiment à l’université ».
Sophie Hedtmann se préoccupe aussi de la conservation de ce patrimoine. Et il y aurait beaucoup à faire en termes de restauration. « Pour les œuvres du 1% artistique, il y a des obligations de conservation et d’identification par cartel... mais tout le fonds a besoin de soins, ce qui pose problème sur le plan budgétaire !» Elle souhaite plus de médiation et, au-delà d’une ouverture annuelle au public, que des expositions permettent la mise en visibilité régulière des œuvres. Autre objectif : faire connaitre les actions en dehors de l’université. Dans le voisinage : le journal de Association des résidents de l'Esplanade à Strasbourg va consacrer tous les mois un article aux œuvres d’art de l’université. Et plus loin, comme elle l’a fait récemment en allant parler du 1% artistique à l’Université de Bordeaux.
1 Cette modalité datant du Front populaire impose de commander une œuvre d'art sur le budget prévisionnel de construction d’un bâtiment public.
Retour en 1987. Sur proposition de l’association des étudiants, François Babinet, alors doyen de la Faculté de droit, décide d’organiser dans son établissement une exposition d’art contemporain intitulée « Art et Droit ». Trente ans plus tard, l’ex-doyen s’enthousiasme encore de l’effervescence créée par cette manifestation inédite. « La Faculté en a été transformée : il y avait des œuvres partout ! L’événement a donné aux gens l’occasion de se parler, un document a été réalisé et diffusé dans tous les TD... Et beaucoup de Strasbourgeois sont venus voir l’exposition ! »
Ce moment intense a été couronné par l’acquisition, grâce à une souscription et au mécénat d’entreprises, d’une dizaine d’œuvres exposées par des artistes reconnus, pour la plupart locaux, comme Robert Stephan dont une sculpture sur bois s’élève toujours dans le hall ou Geneviève Munch, dont les dessins sur calque (Mouvance I et II), visibles au premier étage, mériteraient d’être mieux conservés...