octobre 2017

Faire réussir les étudiants en enseignement à distance aussi bien que les autres

Plus de la moitié des étudiants de la Faculté de théologie protestante étudient à distance. Une spécificité qui a poussé son équipe pédagogique à penser son enseignement en conséquence.

Madeleine Wieger, maître de conférences en philologie biblique à la Faculté de théologie protestante. © Catherine Schröder

Madeleine Wieger est maître de conférences en philologie1 biblique et responsable de la licence à la Faculté de théologie protestante. Seule faculté publique de ce type en France, cette composante a une tradition ancienne d’enseignement à distance (EAD) : « Cela a commencé dès les années 1990, par des envois de photocopies de notes d’étudiants, explique Madeleine Wieger. Et aujourd’hui, il y a une multiplicité de types de supports de cours, transmis via Moodle2. »

Du fait de sa spécificité, la Faculté de théologie protestante recrute en effet des étudiants dans tout le monde francophone. Ses effectifs sont également constitués de nombreux étudiants qui travaillent ou suivent un double cursus. Aujourd’hui, plus de la moitié d’entre eux étudie à distance. « Notre défi est donc de les faire réussir aussi bien que les étudiants en présentiel, d’autant plus que l’immense majorité d’entre eux choisit l’EAD par nécessité. »

Premier levier pour y parvenir : une équipe pédagogique unique pour les deux catégories d’étudiants. « En définitive, les étudiants auront tous le même diplôme. Il nous paraît donc important qu’ils suivent les mêmes cours dispensés avec le même degré d’exigence, même si la différence entre les supports pédagogiques fait qu’un cours unique est donné de deux manières différentes », précise Madeleine Wieger.

Connaître les étudiants à distance

Chaque enseignant a la liberté de produire les supports qu’il désire, en fonction du contenu de son enseignement, mais également de sa maîtrise des outils numériques. Le panel est vaste : supports écrits plus ou moins enrichis d’images, captations de cours donnés en présentiel, vidéos auto-réalisées par l’enseignant, mise en ligne d’exercices et de corrigés, supports audios, mais aussi des classes virtuelles.

« De mon point de vue, c’est vraiment un outil pédagogique très intéressant : l’enseignant fait cours en soirée ou le samedi matin derrière son écran. Les étudiants qui le souhaitent se connectent en même temps et sont donc virtuellement présents pendant le cours. Ils peuvent prendre la parole, poser des questions. Pour l’enseignant, c’est aussi une opportunité pour faire mieux connaissance avec les étudiants à distance. »

« L’adoption par l’université du contrôle continu intégral nous permet d’avoir un lien à intervalles réguliers avec les étudiants qui nous rendent des devoirs, passent des oraux par téléphone ou par vidéoconférence »

Un entretien téléphonique individuel préalable à l’inscription permet également cette prise de contact approfondie, ainsi qu’un week-end de rentrée et les temps d’examens. « L’adoption par l’université du contrôle continu intégral nous permet d’avoir un lien à intervalles réguliers avec les étudiants qui nous rendent des devoirs, passent des oraux par téléphone ou par vidéoconférence. Seule une série d’épreuves placées en fin d’année universitaire se passe à Strasbourg. »

Durant cette semaine de contrôles, les étudiants en EAD et en présentiel se rencontrent physiquement, parfois pour la première fois. « Des liens personnels se créent et certains restent en contact. Les étudiants strasbourgeois ont même proposé de s’organiser pour loger les autres au moment des examens. Une solidarité a émergé spontanément entre eux », se félicite Madeleine Wieger.

1 Etude du langage à partir de documents écrits
2 Plateforme pédagogique

Caroline Laplane