Déplacements, consommation électrique et informatique ou encore déchets : autant de points sensibles et sur la sellette à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC). Une trentaine de chercheurs de tous niveaux y sont investis dans un Comité de réflexion sur la réduction de notre empreinte écologique et sur le développement durable (CR2EED2).
Enseignant-chercheur à l’IPHC (CNRS/Unistra) et coordinateur du CR2EED2, Cédric Sueur est formel : il y a des améliorations à apporter sur tous les fronts à la fois ! Il met l’accent notamment sur les impacts liés à la mobilité, lors des déplacements pour les réunions et colloques, générateurs de bilans carbone très lourds : « Désormais, nous voulons nous employer à limiter le recours aux transports aériens, en favorisant les vidéoconférences et en donnant la préférence au train. » Ces changements d’habitude font peu à peu leur chemin dans les têtes, l’IPHC constituant naturellement, de par ses domaines de recherche, un terreau propice aux idées du développement durable.
« Nous voulons nous employer à limiter le recours aux transports aériens, en favorisant les vidéoconférences et en donnant la préférence au train. »
La démarche est similaire en ce qui concerne les déjeuners et autres réceptions, qui désormais « doivent exclure les couverts jetables, privilégier le zéro déchet, s’approvisionner aussi localement que possible, limiter la viande… » Les espaces verts du campus de Cronenbourg étant propices à l’expérimentation, « le Département écologie, physiologie et éthologie entretient un petit jardin, une mare à prairie fleurie est en projet et des vergers vont être plantés ». Des sorties collectives pour la reconnaissance d’oiseaux sont organisées et des posters présentant la biodiversité en matière d’oiseaux et d’insectes ont été réalisés. Les réflexions portent jusqu’à la qualité de vie au travail, avec à la clé des aménagements de locaux pour le confort des personnels. « Les possibilités de recyclage pour le chauffage de la chaleur émise par le datacenter sont également à l’étude, ainsi que la réutilisation de pièces rares dans les ordinateurs ».
Myriam Niss
La conciliation entre recherche scientifique et urgence écologique est au cœur du programme d’un séminaire en ligne qui s’adresse aux chercheurs de la région Grand Est, de Nancy, Metz, Mulhouse, Troyes et Strasbourg. Son objectif est de maintenir et développer, autour de cette thématique, des relations entre scientifiques à l’échelle régionale. « Sortons de notre tour d’ivoire. Il est de notre devoir de promouvoir l’adaptation climatique ! », estime Martin Bowen, directeur de recherche au sein du Département magnétisme des objets nanostructurés de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg(IPCMS) et coordinateur à Strasbourg de l’initiative. Le webinaire, dont la première session s’est déroulée le 24 septembre dernier, a proposé dans un premier temps, d’explorer ce que recouvre la notion d’écosystème. Il veut aborder ensuite les impacts directs et indirects de la recherche scientifique, avant de poser des questions philosophiques cruciales, autour de la neutralité, de l'éthique et du rôle du chercheur dans la vie de la cité.