La question de l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l’université n’est pas nouvelle. Depuis dix ans, d’abord au travers d’une mission, puis d’une vice-présidence déléguée égalité-parité, Isabelle Kraus continue à faire de ce sujet une culture commune.
Votre mission a-t-elle évoluée ?
Elle a totalement changé. Auparavant il s’agissait de convaincre en présentant des données, d’éveiller une prise de conscience, aujourd’hui il s’agit d’impulser une dynamique à l’échelle de l’établissement et d’aider celles et ceux qui ont envie de réaliser des actions. De nombreuses initiatives voient le jour au sein des composantes ou des services de l’université. A nous de les accompagner au mieux en prenant le rôle de facilitateur. L’arrivée d’Eve Ballorain, chargée de projet au sein de la mission depuis un an a également permis de mettre en place de nouveaux axes.
Comme la création d’un réseau de référents égalité-parité ?
Nous avons le souhait de redynamiser ce réseau, de le formaliser plus qu’il ne l’est aujourd’hui. C’est un relais de proximité constitué sur la base du volontariat qui doit permettre d’envisager des actions ciblées ; de l’écoute à la création d’évènements ciblés. Les questionnements peuvent-être différents d’une discipline à l’autre. Pour certaines d’entre elles, les femmes représentent 10% d’une promotion pour d’autres plus de 50%. La contextualisation d’une problématique est importante.
Y-a-t-il aujourd’hui un projet prédominant ?
En mars 2021 nous devrons remettre au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation un plan d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Ce n’est pas un bilan social mais un rapport de situation comparée des conditions générales d’emploi et de formation des femmes et des hommes. Il permettra d’identifier les inégalités et de définir les actions à mener pour aller plus vers l’égalité. L’une des actions du Schéma DD et RS du site implique l’appui d’un cabinet spécialisé pour nous accompagner à construire ce rapport et renforcer les compétences internes. L’analyse se concentre autour de quatre axes : les différences de salaires, le lien entre la vie personnelle et professionnelle, l’évolution de carrière et le recrutement, le traitement du harcèlement, des discriminations et des violences sexuelles.
Et au-delà ?
De ce rapport, nous allons élaborer un plan d’action ciblé qui propose des améliorations pour chaque thème. Ce plan sera déployé sur trois ans puis évalué. La mission égalité-parité va aujourd’hui au-delà d’un mandat. C’est plus qu’un projet d’équipe, c’est un projet d’établissement qui s’inscrit dans la durée. Nous sommes aujourd’hui dans un élan, cela concerne tout le monde.
Propos recueillis par Frédéric Zinck
En plus de la création d’un réseau de référents égalité-parité, la vice-présidence égalité-parité programme des évènements tout au long de l’année comme lors de la semaine des droits des femmes ou via des campagnes d’affichages ciblées. Une cellule d’écoute et d’accompagnement des personnes victimes de propos sexistes ou homophobes, de harcèlement ou d’agression sexuels existe depuis 2018 - violences-sexistes.unistra.fr. Des enseignements d’ouverture pour les non spécialistes sur les discriminations et des séances d’auto-défense et confiance en soi sont également proposés aux étudiants depuis la rentrée 2019.