Rendez-vous de chaque rentrée, la brocante solidaire propose gratuitement aux étudiants vêtements, vaisselle, biens culturels, fournitures scolaires et mobilier. Ces biens, donnés par le personnel et les alumni, sont fort utiles aux étudiants qui s'installent.
Sur le campus de l’Esplanade et celui d’Illkirch, les étudiants se pressent autour des stands de la brocante solidaire. Elle se tient chaque année en septembre pendant l’Agora de rentrée. Theresa en a appris l’existence par les réseaux sociaux. Arrivée la veille à Strasbourg pour étudier en master de droit, elle emporte des livres de droit fiscal et d'anglais. Patrice, qui découvre lui aussi le campus, s'est procuré des vêtements, un livre de comptabilité-gestion et des classeurs. Les trois stands regorgent de vêtements, d'ustensiles de cuisine, de vaisselle, de livres, de CD et DVD, de petit électroménager, de fournitures... On y trouve même des tables, des étagères, une imprimante, un ordinateur, des valises, des bijoux...
« C'est un moment très important, attendu, comme un rendez-vous. Les stands se vident en quelques heures », commente Anne Reymann, du Service de la vie universitaire (SVU), qui tient le stand ce jour-là avec Nathalie Hennebelle, du Service relations alumni. La brocante solidaire est organisée conjointement par les deux services depuis plusieurs années. L’événement mobilise une dizaine de personnes.
Cette année, crise sanitaire oblige, les brigades sanitaires veillent au respect des gestes barrières et distribuent du gel hydroalcoolique. L'équipe d'une dizaine d'étudiants, recrutés par le SVU, est reconnaissable à leur gilet jaune. « La brocante solidaire, c'est génial, tout est gratuit, c'est rare. En plus, cette année est encore plus difficile pour les étudiants en raison de la Covid-19. Il y a encore plus de précarité, car beaucoup n'ont pas pu avoir de job étudiant ou de job d'été, leurs stages ont été annulés. On le sent clairement », soulignent Louise et Amélie, deux étudiantes de la brigade sanitaire. Rappelons que 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté et que près de la moitié d’entre eux travaillent pour financer leurs études. On estime que 56% des étudiants ont perdu leur emploi ou leur stage en 2020.
Tous ces biens sont donnés par le personnel de l'université et les alumni qui les ont déposés le matin même ou la veille. La communication est lancée avant l'été, les invitant à profiter des congés estivaux pour faire le tri dans leurs placards et donner tout ce qui pourrait être utile aux étudiants. « Nous avons beaucoup de dons. Nombreux sont ceux qui se souviennent qu'eux aussi, étudiants, ils n'avaient rien pour démarrer dans la vie, souligne Anne Reymann. Ces dons sont particulièrement utiles aux étudiants étrangers qui arrivent sans rien. »
Par la même occasion, s'est ajoutée cette année une collecte de produits alimentaires pour soutenir les étudiants les plus défavorisés. Plusieurs cartons de denrées sont ainsi redistribués aux Agoraés, les épiceries solidaires de l'Afgès (fédération des étudiants d'Alsace). Les plus démunis pourront bénéficier, sur critères sociaux, de produits alimentaires dix fois moins chers que dans le commerce.