Eric Simon, délégué régional de l’Inserm Grand Est, et Ali Charara, directeur scientifique référent au CNRS ont participé activement à la naissance des instituts thématiques interdisciplinaires. Tous deux saluent la démarche de partenariat qui a prévalu dans la construction du projet.
Eric Simon : « Ces ITI, c’est une nouvelle page qui s’écrit mais dans la continuité en termes de partenariat et de collaboration entre les sites de recherche. Les partenaires ont été impliqués très tôt sur la philosophie de la démarche avant la mise en place concrète du projet, et nous avons travaillé ensemble sur chaque étape. Ensuite, ces ITI s’imposent comme les signatures du site de Strasbourg. Certaines sont des confirmations comme l’ITI IMC-Bio (Biologie moléculaire et cellulaire integrative) qui regroupe quatre anciens LabEx en biologie moléculaire et cellulaire. D’autres sont de nouvelles signatures comme NeuroStra, qui confirment la dynamique des neurosciences à l’Inserm Strasbourg. Les ITI labellisés sont une vraie reconnaissance d’excellence au niveau national et peut-être dans l’avenir à l’échelle internationale. Mais les ITI ne vont pas à eux seuls résumer toute la recherche à l’Université de Strasbourg. La course aux financements et aux publications existera toujours. Mais entre partenaires, nous pouvons changer notre manière de faire pour harmoniser nos méthodes de gestion et simplifier les démarches administratives au maximum. Nous pourrions réfléchir à trouver des solutions pour libérer du temps aux chercheurs. »
Ali Charara : « L’enjeu de la création de ces ITI, c’était de construire un avenir ensemble. Il fallait trouver un après aux IdEx et aux Labex. Avec les ITI, nous avons construit une vision à 10 ans, basée sur l’interdisciplinarité. Il s’agit d’une approche inclusive : nous n’avons pas remplacé les Labex par autre chose, nous avons construit sur les unités de recherche et les pôles de formation existants car nous souhaitons renforcer l’interaction avec la formation. Avec les ITI nous faisons le pari de l’interdisciplinarité et des liens formation-recherche. Ce n’est pas un pari risqué car nous construisons à partir de bases solides. Nous avons aussi encouragé les projets émergents à rejoindre la démarche. Parmi les quinze ITI labellisés, sept correspondent à de nouveaux projets. Cela démontre l’effet levier que représentent les Labex. Mais alors que ceux-ci impliquaient 40% des chercheurs, les ITI en impliquent 60%. Au sein du CNRS, cela concerne l’ensemble des instituts et des disciplines, c’est assez exceptionnel. Ce projet a créé une forte mobilisation et un grand enthousiasme chez nos collègues. C’est aussi un travail exemplaire de co-construction : rien n’a été imposé par le haut. »