Fermé depuis septembre 2019 pour des travaux de rénovation, le musée de zoologie fait l’objet d’un projet de modernisation, porté par Sébastien Soubiran, directeur adjoint du Jardin des sciences de l’Unistra et Marie Dominique Wandhammer, conservatrice du patrimoine à la Ville de Strasbourg.
Symbolique de l’évolution des sciences, le musée zoologique de Strasbourg est construit dans le cadre de la Kaiser-Wilhelms-Universität, associant enseignement et recherche. Pour accompagner cette évolution disciplinaire des savoirs naturalistes, la Ville cède à l’université allemande la propriété des collections de géologie, minéralogie, paléontologie et botanique qui rejoignent leurs instituts respectifs. Les collections de zoologie intègrent le nouvel institut de zoologie, mais restent propriété de la Ville de Strasbourg. En 1893, le Musée zoologique ouvre ses portes.
« L’histoire de ce musée, c’est donc bien une histoire des sciences, mais également de notre société avec une collaboration toujours très forte entre la Ville de Strasbourg et notre université, explique Sébastien Soubiran, c’est aussi l’histoire du regard que l’homme porte sur le monde animal et sur son environnement. » Malgré leur charme et l’ampleur de leur diversité, les présentations ont toujours souffert de ne pas avoir de fil conducteur, passant de l’évocation d’un milieu naturel à des notions de classifications sans véritable transition ni contextualisation. « Il y a depuis longtemps cette volonté de faire évoluer le contenu du musée, mais sans les opportunités financières ni politiques, raconte Sébastien Soubiran. L’Opération campus permet enfin à ce projet d’émerger et avec lui l’idée de se réapproprier ce lieu, de lui façonner une nouvelle identité en continuité avec son histoire. »
Ce nouveau musée souhaite ainsi réinterroger les relations entre les hommes, les animaux et l’environnement, au regard des évolutions actuelles, en faire une intersection c’est-à-dire un espace de rencontres, d’expérimentations, de créations, de partages, un lieu des possibles. « Cela nous permet de rassembler des savoirs pluridisciplinaires allant de la phylogénie ou la biologie moléculaire à des questions de santé environnementale, en passant par les sciences humaines et sociales. Quel est l’impact de l’homme sur son environnement ? Quelles sont les modalités et les conséquences de la transmission d’un virus de l’animal à l’homme ? C’est le genre de questions qui seront traitées dans ce nouveau musée. »
Dès son inauguration prévue fin 2023, les visiteurs pourront faire l’expérience de ce nouveau lieu. Après une immersion dans la diversité animale dès le hall d’entrée, le visiteur rejoint le deuxième étage pour comprendre le rôle des collections et l’évolution des systèmes de classification des espèces au sein de l’espace permanent. Il fait ensuite le tour des expositions semi-permanentes consacrées à la « découverte des écosystèmes locaux », des « écosystèmes à l’échelle de la planète » et de « la nature au laboratoire ». Des salles consacrées à des animaux totems et un espace d’exposition temporaire sur des questions d’actualité complètent la visite.