mai 2019

After-Brexit

Comment vont se positionner les universités britanniques lorsque le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne ?

Moment d'échanges pour les étudiants sortants 2019/2020 avant leur départ.

Helen McMillan, directrice régionale pour l’Europe de l’Université d’Edimbourg est catégorique : « Nous sommes et serons toujours étroitement liés à l’Europe. » En témoignent un effectif important d’étudiants et d'enseignants européens, la diversité des échanges, un réseau de partenaires bilatéraux, des collaborations européennes de recherche. « Mais la partie UK, en faisant face à des obstacles inédits, devra faire plus d’efforts pour conserver ses engagements. »  

30 % des résultats des recherches menées à l’Université d’Edimbourg sont coproduits avec des collaborateurs européens. « Nous continuons à faire pression pour être pleinement associés à Horizon Europe, en étant membres du Russel Group et de la Ligue des universités de recherche européennes (Leru) et pour participer aux programmes de recherche financés par l’Union européenne… Et nous avons rejoint l’Alliance européenne des universités, l’Una. » Simultanément, les laboratoires de recherche sont invités à envoyer des dossiers de financements « à toutes les sources possibles ». 

Des défis qui font grandir

« L’Université d’Edimbourg est la première bénéficiaire des financements Erasmus au Royaume-Uni. Il subsiste un doute quant à notre éligibilité pour le reste du programme et notre association au nouveau programme Erasmus+, mais nous restons dans le circuit car nous voulons poursuivre la mobilité des étudiants et des enseignants et obtenir le financement nécessaire. » La perspective du Brexit a poussé l’université à considérer ses partenaires européens de manière stratégique. « Nous avons rendu visite à bon nombre d’entre eux au cours de cette dernière année afin d’envisager la suite, dans l’ambition partagée de projets collaboratifs de pointe. Le Brexit nous fait réfléchir de manière créative par rapport au modèle de partenariat institutionnel et traditionnel, par le développement de programmes conjoints, des modèles innovants de mobilité… Il ne fait aucun doute que le Brexit lance des défis, mais ils ne sont pas insurmontables et l’université va grandir en les affrontant. »

Tabler sur l’attractivité

« Il ne fait aucun doute que le Brexit lance des défis, mais ils ne sont pas insurmontables. »

Quant à Stephen Davison, responsable des partenariats publics internationaux de l’Université de Cambridge, il insiste sur la nécessité de sa prestigieuse institution de continuer à être attractive : « Nous ne pouvons pas nous permettre d’être isolationnistes. Tant que notre université attirera les talents, les financements suivront. »

L’Université de Cambridge entend bien développer encore ses programmes d’échange et de recherche avec des universités européennes, notamment avec l’Université Ludwig-Maximilian de Munich. Mais elle s’implique aussi dans des partenariats extra-européens, comme le campus Create (Campus for Research Excellence and Technological Enterprise) à Singapour, qui rassemble des centres de recherche issus d’universités de premier plan du monde entier. « Il nous faudra négocier pour le mieux et faire preuve d’ouverture. Du côté des mobilités étudiantes, nous n’avons pas observé de changements significatifs dans les inscriptions d’étudiants venant d’autres pays… mais le futur est encore incertain. »

Myriam Niss