L’expérience du virtuel

Le « virtual héritage » aide l'archéologie à reconstituer le passé avec la réalité virtuelle. « Il est intéressant, par exemple, de reconstituer des danses ou rituels utilisant des objets d'un temps oublié », explique Michel Nachez, ethnologue à l’Unistra. La perception du temps pour l'utilisateur est différente dans la réalité virtuelle. Des rituels du passé reprennent vie devant ses yeux autant qu'il le souhaite, n'importe quand. Les objets anciens scannés pour rejoindre un musée virtuel ne subissent plus l'altération du temps. Le temps réel n'a plus d'emprise sur eux, ils peuvent être manipulés à l'infini. La réalité virtuelle met à la fois en avant les notions de temps retrouvé et de sauvegarde du patrimoine.

Anticiper le futur

« La réalité virtuelle sert aussi à anticiper le futur », explique Dominique Bechmann, responsable de l'équipe Informatique, géométrique et graphique du laboratoire ICube* (CNRS – Unistra). Celle-ci va s'appuyer sur des notions du réel pour modéliser des aspects à anticiper et modifier. L'utilisateur testera en temps réel des options futures que souhaitent présenter des concepteurs avant de sortir un modèle de voiture notamment. L'intérêt est de pouvoir mettre l'homme dans un environnement contrôlé qui serait trop onéreux ou trop risqué à reproduire. « Réalité et temps virtuels nous permettent de répéter à l'infini une action hors du temps. Ils permettent de voir aussi des choses indécelables sans la réalité virtuelle comme par exemple une fin de vitre bloquant complètement la vue ou une option inutile », conclut Dominique Bechmann.

* Laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie.