octobre 2015

Data scientist : un nouveau métier qui aime les profils atypiques

Comment passe-t-on du métier d’astrophysicien à celui de data scientist ? Grâce à une forte intuition, explique Antoine Amend, alumni de l’Université de Strasbourg, qui a suivi précisément ce chemin.

C’est au cours de son master d’astrophysique préparé à l’Université de Strasbourg qu’Antoine Amend découvre la gestion et l’analyse des données massives, appliquées à l’astrophysique. « Assez vite, je me suis aperçu que j’étais plus intéressé par les problèmes et défis techniques posés par le traitement des données massives que par les résultats des simulations que je lançais. J’ai compris que je devais changer de voie. »

En 2008, Antoine Amend accepte un poste de consultant en informatique en Suisse. Il travaille sur le recueil et le traitement des données, dans l’idée de se diriger vers la business intelligence. C’est là, en 2010, qu’il entend pour la première fois parler de big data, et du métier de data scientist. « Pour moi, cela a été un déclic. J’ai su tout de suite que j’avais les qualités et les compétences requises pour utiliser cette nouvelle technologie et j’ai décidé d’y aller. »

Prédire les comportements futurs

Il sait que sa chance est à saisir dans un pays anglo-saxon : Etats-Unis ou Angleterre. C’est finalement de l’autre côté de la Manche qu’il trouve un poste dans une start-up en 2012. Il travaille sur les données utilisées par les plateformes de commerce pour faire du ciblage publicitaire. Pas le poste de sa vie, mais un bon moyen d’enrichir son expérience du big data. Rapidement, il créé sa propre structure pour travailler comme indépendant dans le conseil en data science et big data engineering. Il s’agit d’extraire des tendances et de prévoir des comportements grâce à des techniques de machine learning (apprentissage automatique) sur des données massives. Antoine travaille notamment pour le compte du cabinet d’audit KPMG, ce qui lui donne accès à de fabuleuses bases de données dans des domaines très différents.

Après ce galop d’essai, Antoine Amend est aujourd’hui sur le point d’entrer chez Barclays pour exercer ses talents : « Les banques commencent seulement à s’intéresser à cette technologie, donc tout est à construire, et le champ des applications est immense. » Ce qui le fait vibrer dans ce métier : le caractère infini des possibilités, le fait qu’il n’y ait plus de limite technique dans le traitement des données. Et aussi toute la créativité qu’il faut, parfois, pour créer un algorithme qui sera exécuté en parallèle sur des centaines ou milliers de serveurs en même temps. « C’est pour cela qu’il y a beaucoup de jeunes scientifiques issus de la recherche universitaire dans ce métier : les profils y sont divers et atypiques, mais avoir un esprit de chercheur est un magnifique atout. »

Caroline Laplane