L’Université de Bâle répond aux défis environnementaux et de responsabilité sociétale. Trois questions au professeur Jens Gaab, délégué à la durabilité et à Arne Menn, chargé de mission “développement durable”.
En quoi l’université se sent-elle concernée par les questions environnementales ?
Le développement durable est au cœur de nos valeurs et missions. Ses principes s’appliquent à la recherche, à la formation et à la gouvernance. En tant qu’institution de recherche d’excellence, l’Université de Bâle génère de nouvelles connaissances, le but étant de former les étudiants et les doctorants à devenir des agents de la transition écologique. Et le suivi permanent des paramètres écologiques, économiques et sociaux constitue la base d’une gestion opérationnelle durable. Nous avons créé en 2012 un Bureau du développement durable. Il constitue le centre de lancement et de coordination des projets. De nombreux départements y contribuent, ce qui suppose notamment l’utilisation responsable et écologique des ressources. Étudiants et doctorants participent à la semaine suisse du développement durable…
Quelles sont les priorités ? Comment y répondez-vous ?
Premier défi : former les étudiants à devenir des agents de la transition. Le programme du master interdisciplinaire de développement durable offre l’opportunité, unique en Suisse, d’obtenir un diplôme spécifique dans ce domaine. Les étudiants de tous niveaux et toutes disciplines ont la possibilité de suivre des cours sur le développement durable, plus de 18 programmes comprenant des cours sur cette thématique. Enfin, deux cours en ligne sont proposés sur les thématiques de l’énergie et de la santé. L’Université de Bâle veut être un exemple de réduction de l’impact carbone. Nous appliquons le principe du “moins = plus” afin de réduire les émissions liées aux transports aériens de nos chercheurs, qui représentent 50% de l’impact carbone à l’heure actuelle. Nous travaillons à la mise en place d’une stratégie pour le réduire de 30% à partir du 1er octobre 2020.
Et comment évaluez-vous l’impact de ces mesures ?
Nous développons de façon continue nos collectes de data et publions les résultats dans nos rapports. Nous avons notamment mis en place un processus de collecte sur les transports aériens via les formulaires de remboursement et avons pu ainsi calculer notre impact carbone de 2017 à 2019. Pour l’enseignement, c’est plus difficile à mesurer ! Disons que nos étudiants acquièrent des compétences qui leur permettront de prendre une part active et responsable dans la construction de l’avenir…
Propos recueillis par Myriam Niss
Le programme Impuls incite les enseignants à intégrer le “Service learning” à leur enseignement. C’est une méthode pédagogique qui combine l’apprentissage académique et la mise en place de projets par les étudiants. « Nous voulons sensibiliser les étudiants et les professeurs pour montrer que tout le monde peut apporter sa contribution. » Exemples : des cours sur les migrations, accompagnés de projets avec des refugiés, des débats au théâtre sur les rôles des hommes et des femmes, sur scène et hors scène, dans un cours sur le genre, un atelier pour les étudiants de psychologie sur les changements de comportements nécessaires à un style de vie plus durable…