octobre 2018

Un citoyen apporte sa météorite à l’édifice

David Merkling est un citoyen vigilant. Employé à l’accueil du Planétarium depuis deux ans, il a décidé de suivre la formation Vigie-Ciel afin d’être en mesure d’identifier une météorite tombant du ciel ou trouvée lors de balades. Un travail qui demande patience et minutie, une météorite chuterait en Alsace tous les dix ans.

Titulaire d’un master en sciences historiques, rien ne prédestinait le jeune homme de 28 ans à se transformer en chasseur de météorites. C’est en officiant à l’accueil du Planétarium qu’il s’est familiarisé avec cet univers jusqu’alors méconnu pour lui. En janvier, une soirée présentant notamment le projet Vigie-Ciel lui donne envie d’approfondir ses connaissances. « J’ai décidé de me lancer par curiosité. »

Il n’y a pas besoin d’avoir de connaissances en astronomie pour se former

Le 18 mai, le jeune homme participe à la première journée de formation proposée par le Jardin des sciences. Après une matinée de théorie, place à la pratique l’après-midi à l’aide de mallettes contenant notamment des météorites pédagogiques. « La plateforme Vigie-Ciel nous a été présentée. Nous avons appris comment réagir si on observe un gros météore. Il faut par exemple noter l’heure, donner l’orientation, est-ce qu’il y a eu un son… », détaille David Merkling qui précise qu’il n’y a pas besoin d’avoir de connaissances en astronomie pour se former.

Une trainée verte dans le ciel

Autre apprentissage : distinguer les météorites tombées au sol des autres pierres. « Elles ont une croûte en fusion, il y a une sensation de lourdeur… C’est une véritable émotion quand on les touche », poursuit le chasseur de météorites en herbe qui a pu s’essayer à une battue dans le jardin de l’Observatoire. Une formation que David Merkling peut mettre en application dans son quotidien, lors de balades par exemple. « J’ai un oeil différent, même si je n’en ai pas encore trouvé ! En général il faut avoir de la chance ou être un chercheur obstiné. »

En cas de trouvaille, pas question de garder le précieux fragment. « Il y a une tentation mais la valeur scientifique est plus importante », souligne le jeune homme qui déjà eu l’occasion d’apercevoir une trainée verte dans le ciel. « J’avais 10 ans, personne ne m’avait cru. Aujourd’hui, j’irai directement sur le site Vigie-ciel.org ! » Un site sur lequel il peut suivre les détections récentes effectuées par le réseau de caméras Fripon. « Il y a un aspect participatif », conclut le jeune homme qui reçoit régulièrement des appels au Planétarium de personnes ayant observé des chutes. David Merkling n’a pas fini de lever les yeux au ciel…

Vigie-Ciel en bref

Le programme Vigie-Ciel fait suite au projet Fripon (Fireball Recovery and Interplanetary Observation network), un réseau métropolitain d’une centaine de caméras qui permet de repérer des phénomènes lumineux. Il manquait des citoyens formés pour chercher les météorites sur le terrain. C’est ainsi qu’en 2013, le projet Vigie-Ciel est né, lancé par l’Observatoire de Paris et le Muséum national d’histoire naturelle. Une façon de faire avancer la recherche scientifique de manière coopérative. Pour former ces citoyens avertis, 23 pôles régionaux ont été mis en place, parmi eux, l’équipe Vigie-Ciel Alsace portée par le Jardin des sciences et l’École et observatoire des sciences de la Terre.

Marion Riegert

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