Créée en 1983, l’Unité régionale de formation à l'information scientifique et technique (Urfist) a pour mission de développer l'usage et la maîtrise de l'information scientifique numérique dans l'enseignement supérieur. À Strasbourg, ses programmes de formation font la part de plus en plus belle à l’apprentissage de la science ouverte.
« La science comme bien commun », « Ouvrir un blog scientifique », « La recherche et les réseaux sociaux », « Publier et lire en open access »… Ce sont là quelques-uns des thèmes de formation à la science ouverte proposés par l’Urfist à Strasbourg au premier semestre 2018.
En première année de doctorat d’aménagement de l’espace-urbanisme, Didier Kahn a choisi, en janvier, de suivre un stage sur le libre accès aux publications scientifiques. En quelques heures, il a pu ainsi découvrir les ressources existantes et les plateformes disponibles, réfléchir à la notion de ce bien commun qui prend toute sa valeur quand il est partagé et s’initier à la mise en ligne des ressources dont il est l’auteur. « À ce stade de ma recherche, l’accès ouvert et gratuit à toutes ces ressources est primordial. Et j’ai découvert d’énormes possibilités. » Les stages de l’Urfist sont cependant, déplore-t-il, trop peu connus des doctorants.
Cette ouverture des savoirs à toutes les étapes a autant d’impact sur les contributeurs que sur les bénéficiaires.
Chercheuse au Laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication (Lisec) et formatrice à l’Urfist, Mélodie Faury y anime des stages dédiés à la science ouverte. « On constate une profonde méconnaissance des outils chez les chercheurs, qui manquent souvent aussi, il faut le dire, de temps à y consacrer ! Où chercher les publications ? Quelles en sont les métadonnées ? L’accès à toutes les ressources existantes sur un sujet donné demande un apprentissage. En formation, tout est exploré, OpenEdition Books, OpenEdition Journals, blogs… » Cette ouverture des savoirs à toutes les étapes a autant d’impact sur les contributeurs que sur les bénéficiaires. Mais si les trois années du doctorat sont concernées par les formations, c’est par discipline qu’elles sont abordées car « le système économique fonctionne par domaine, chacun ayant ses contraintes spécifiques ». Avec le développement des sciences ouvertes, les doctorants découvrent un nouveau monde. « La recherche en est modifiée à tous les stades de la construction. Et la science ouverte devient une culture. »
L’Urfist propose de plus en plus de modules de formation dédiés à l’accès et au partage de la science…
La science ouverte envahit tout l’écosystème scientifique, c’est devenu une obligation pour les chercheurs. Ceux et celles qui mettent en ligne s’aperçoivent vite qu’ils ont une meilleure visibilité ! L’objectif de l’Urfist est de développer les formations dans ce domaine et même de faire de la science ouverte une spécialisation de l’Urfist de Strasbourg. Nous avons la chance d’avoir pu passer un accord avec l’université pour promouvoir tout particulièrement ces formations. Elles concernent la science ouverte dans les deux sens : l’accès aux données et leur mise à disposition par les chercheurs.
Qui vient suivre ces formations ?
Faire de la science ouverte une spécialisation de l'Urfist de Strasbourg
Les formations intégrées au programme des écoles doctorales s’adressent aux doctorants. L’Urfist propose des stages qui sont également ouverts aux personnels enseignants, administratifs et des bibliothèques. Les formations se font le plus souvent discipline par discipline, de façon très pratique. Quoiqu’on se rende compte que la gestion des données demande moins de connaissances techniques aujourd’hui qu’il y a encore trois ans.
Comment les faire mieux connaître ?
Dès la rentrée 2018-2019, nous labellisons les formations « science ouverte » en les faisant apparaître dans une rubrique spécifique, afin qu’elles soient plus facilement identifiées. Les formations proposées par l'Urfist étaient intégrées au programme du Collège des écoles doctorales. À partir de cette rentrée, l’Urfist prend le relais des inscriptions : les candidats aux stages pourront s’inscrire directement sur le site de l’organisme, ce qui leur permettra de prendre connaissance des informations en amont et de mieux préparer leur programme de formation. L’information sera plus cohérente et plus visible.
L’Urfist a consacré, au premier semestre 2018, une formation dédiée à la présentation et à l’utilisation d’Hypothèses, une plateforme mutualisée de carnets de recherche en sciences humaines et sociales. Les objectifs d’Hypothèses sont de « répondre à un besoin de communication scientifique directe en sciences humaines et sociales, de rassembler les blogs éparpillés et peu valorisés, de construire un outil d’information scientifique pour le public, d’inventer de nouvelles formes d’écriture scientifique ». Cette plateforme, qui n’est pas destinée qu’aux chercheurs, a des usages multiples puisqu’elle abrite aussi bien des carnets de chercheurs et de doctorants que des carnets collectifs, des carnets de fouilles, de revues, de livres, de débats, etc.
Créée en 2008, Hypothèses accueille plus de 4 200 carnets sur la plateforme – dont L’Infusoir, le carnet de recherches de Mélodie Faury – et plus de 2 600 carnets dans le catalogue d’OpenEdition. La plateforme a reçu 12,8 millions de visites en 2017.