En 2015, les Nations unies inscrivaient 17 objectifs de développement durable à l’Agenda 2030. On retient souvent ceux liés à la transition écologique. Or ils ne constituent qu’une brique d’un ensemble de mesures qui doit garantir au plus grand nombre d’habitants sur Terre des conditions de vie décentes à long terme.
En 2015, les Nations unies inscrivaient 17 objectifs de développement durable à l’Agenda 2030. On retient souvent ceux liés à la transition écologique. Or ils ne constituent qu’une brique d’un ensemble de mesures qui doit garantir au plus grand nombre d’habitants sur Terre des conditions de vie décentes à long terme. Au premier rang de ces objectifs figurent la lutte contre la pauvreté (n° 1), contre la faim (n° 2) et l’éducation de qualité (n° 4). Les premiers enjeux environnementaux n’arrivent qu’aux sixième et septième places (resp. : qualité de l’eau et énergie propre). C’est dire que la durabilité ne peut se résumer aux enjeux climatiques et naturels, et que le problème doit être appréhendé dans sa globalité.
L’éducation y tient une place de choix. Plus encore que les écoles, les universités sont attendues : parce qu’elles forment des professionnels, parce qu’elles contribuent à accompagner l’évolution des métiers, parce qu’elles sont des acteurs de l’innovation, mais aussi et surtout parce qu’elles sont productrices de connaissance. Cette connaissance n’est pas seulement celle des 17 domaines de l’Agenda ; elle est aussi « interstitielle » ou, dans notre jargon, interdisciplinaire, tant la réalisation des objectifs passe par un plan global et cohérent d’actions, plan que les États peinent du reste, à mettre en œuvre. Ces interconnexions démontrent l’étroite connexion entre développement durable et responsabilité sociétale. Elles mettent aussi nos établissements d’enseignement supérieur dans l’épaisseur de leurs missions, au cœur des enjeux sociétaux. L’Université de Strasbourg, avec ses partenaires de site, y prendra sa part à travers un Schéma directeur du développement durable et de la responsabilité sociétale.
Seulement voilà… la machine, aujourd’hui, semble grippée : les politiques ont du mal à se projeter à plus de quelques semaines. L’Agenda 2030 est en passe de devenir une lointaine utopie, et la durabilité un vain mot. Quant à la pauvreté et la faim, elles vont inéluctablement croître. Il y a donc urgence à repenser le long terme, et à lutter contre le virus. Et pas seulement contre celui qu’on imagine…
Mathieu Schneider
Vice-président Culture, Sciences en société