février 2017

Solidarité en chaîne

Depuis la mise en place, fin 2013, du réseau de relecture solidaire de thèse (2RST) à l’Université de Strasbourg, une quinzaine de doctorants non-francophones ont bénéficié du dispositif. Mais aujourd’hui, pour répondre aux demandes croissantes, le réseau a besoin d’augmenter le nombre de ses relecteurs bénévoles.

Lorsque Marc Haug, directeur de recherche honoraire du CNRS, a créé le 2RST en 2013, il ne pensait pas que le dispositif serait un jour victime de son succès. Imaginé à la suite de demandes spontanées de relecture de thèse provenant de doctorants non-francophones, le dispositif est basé sur le principe d’une chaîne de solidarité. « Les relecteurs bénévoles se mettent au service de doctorants qui promettent d’adresser des dons aux fondations Université de Strasbourg et Un avenir ensemble par solidarité pour leurs missions à caractère social », explique Marc Haug.

Trois écoles doctorales ont choisi d’être partenaires du réseau

Jusqu’à présent, trois écoles doctorales* ont choisi d’être partenaires du réseau. Mais le dispositif peine à satisfaire toutes les demandes faute de relecteurs. Marc Haug souhaite donc en accueillir de nouveaux qui pourraient être « de jeunes docteurs d'université, de jeunes retraités ayant encadré des thésards ou toute personne qui, par générosité, altruisme et motivation désirerait mettre ses compétences rédactionnelles au service de doctorants dont le français n'est pas la langue natale ». Pour recevoir la plus belle récompense qui soit, « se sentir utile à l’autre » !

Floriane Beigbeder

* ED 101 (Droit, histoire, sciences politiques), 270 (Théologie et sciences religieuses) et 519 (Sciences humaines et sociales : perspectives européennes).

« Une aide précieuse »

Maria Denami, de nationalité italienne, a soutenu sa thèse en sciences de l’éducation le 1er décembre 2016.

« Une amie avait commencé à relire ma thèse mais je me suis rendue compte que c’était un exercice difficile – un véritable travail critique – qu’il valait mieux confier à une personne compétente en la matière. La relecture de ma thèse a permis de corriger des tournures de phrases incorrectes mais elle a surtout été d’une aide précieuse pour clarifier les points obscurs. J’ai été émue de voir l’engouement de mon relecteur pour ma thèse. Et je trouve tout à fait normal d’être solidaire du travail réalisé en rendant un service à l’université ou en proposant un don aux fondations. »

« On apprend beaucoup en relisant la thèse des autres »

Émilie Balduini, agent de bibliothèque à la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme – Alsace, est relectrice depuis 2015.

« J’ai soutenu ma thèse en sciences de l’Antiquité il y a trois ans ; je comprends donc les difficultés que peuvent rencontrer les doctorants. C’est pour cela que, lorsque Marc Haug m’a parlé du réseau de relecture, j’ai accepté d’y participer, notamment pour l’aspect solidarité. À l’aise avec les sciences humaines, j’ai choisi de travailler avec un doctorant italien en théologie protestante. C’est un travail qui demande pas mal d’investissement en temps ; il faut être consciencieux et rigoureux pour apporter une aide efficace. Mais on apprend beaucoup en relisant la thèse des autres ; c’est très enrichissant intellectuellement et humainement ! »