février 2017

Studieusement vôtre

À l’entrée du campus, sur le boulevard de la Victoire, le Studium sera, dès 2019, le nouvel emblème de l’université apprenante : à la fois maison de l’étudiant et bibliothèque pluridisciplinaire ouverte sur les savoirs et accessible à tous les publics universitaires.

À quoi servent les bibliothèques en ce début de XXIe siècle ? De moins en moins à consulter ou à emprunter des livres ou des documents papier. Aujourd’hui, tant du côté des étudiants que des enseignants-chercheurs, ceux qui utilisent encore le papier se font de plus en plus rares, sauf peut-être dans les domaines du droit et des sciences humaines et sociales.

En revanche, les bibliothèques sont toujours des lieux où les étudiants aiment se retrouver pour travailler seuls ou en groupe, partager des documents numériques, brancher leurs ordinateurs portables ou leurs tablettes, accéder au wi-fi, imprimer et pourquoi pas se détendre, visiter une exposition, rencontrer des gens, draguer… Cette bibliothèque new-look verra bientôt le jour sur le campus de l’Esplanade, c’est le Studium.

Studium plutôt que learning center

En choisissant ce nom latin, compréhensible par les francophones, les germanophones, les anglophones – plutôt que le terme anglo-saxon learning center ­– l’Université de Strasbourg affiche la couleur : elle veut renouer avec ses racines humanistes et européennes. Le studium, à l’époque médiévale, était le lieu où on étudiait les textes, avant de passer au scriptorium où on les retranscrivait.

Outre la bibliothèque, et dans une logique de guichet unique, le Studium accueillera le Service de la vie universitaire, l’imprimerie, des associations étudiantes, la Mission handicap, les Presses universitaires de Strasbourg et l’Unité régionale de formation à l’information scientifique et technique (Urfist).

Le bâtiment, construit sur le boulevard de la Victoire, à la place de l’actuelle bibliothèque Blaise-Pascal, sera l’emblème de l’ancrage de l’université dans son époque. Ses lignes à la fois rondes et verticales, largement ouvertes sur le campus et la ville, suggèrent un lieu confortable, calme et rassurant suscitant une vraie envie d’étudier.

Le Studium rassemblera sur un seul site les collections en psychologie, lettres, sciences du sport, biologie, physique, chimie, mathématique, musicologie…

Le Studium rassemblera sur un seul site les collections en psychologie, lettres, sciences du sport, biologie, physique, chimie, mathématique, musicologie… Ceux qui le souhaitent pourront consulter et emprunter des livres ou des revues. D’autres choisiront de travailler en groupe autour de tables disposées en U et équipées d’un écran, permettant de partager l’information.

« Un lieu conçu pour les expérimentations »

« Ce que veulent d’abord les étudiants, ce sont des tables et des chaises de toutes sortes, avec plein de prises de courant et l’accès au wi-fi, résume Yves Larmet, vice-président Patrimoine. On peut aussi très bien imaginer que les enseignants utilisent ces locaux pour le travail collectif permettant aux étudiants d’évoluer différemment dans des lieux adéquats et grâce à des équipements performants. Cela se construira au fur et à mesure : le lieu a été conçu pour les expérimentations. »

En plus des salles de consultation et de travail, et de près de 80 000 documents en accès libre, le Studium proposera des espaces de détente aux fauteuils confortables, une cafétéria et, au rez-de-chaussée, un vaste espace de 300 mètres carrés, qui permettra d’héberger l’Agora de rentrée universitaire en lieu et place des préfabriqués de l’actuel Platane. Le reste du temps, cet espace pourra recevoir événements ou expositions. Vivement l’ouverture !

Jean de Miscault

Du papyrus au cloud

« Une bibliothèque, explique Martine Gemmerlé, directrice du Service commun de la documentation, c’est un lieu de médiation entre des collections et des publics. C’était déjà comme ça au temps du papyrus. C’est toujours vrai au temps du cloud. Même si les publics et les collections ont évolué, les besoins de médiation perdurent et sont même plus nécessaires que jamais. » Et il est déjà question des horaires d’ouverture : au minimum de 8 heures à 22 heures, voire 23 heures, et idéalement une ouverture le samedi et le dimanche.
« Avec le regroupement, on soigne aussi les besoins pluridisciplinaires, qui font l’essence même de l’université, ajoute Yves Larmet. Prenez l’exemple de l’interface entre sport et biologie. Au Studium, l’étudiant aura la possibilité d’accéder en un seul endroit à deux sources de connaissances aujourd’hui artificiellement séparées, demain naturellement réunies. »

Le Studium en chiffres

  • 6 300 mètres carrés de surface utile
  • 80 000 documents en accès libre
  • 9,5 kilomètres linéaires de stockage de documents en magasin
  • 26 salles de travail en groupe (2 à 8 personnes)
  • 10 salles de réunion
  • Début des travaux : début 2017
  • Livraison : 2019 ou début 2020

L’Opération campus

Le Studium est un des projets de l’Opération campus initiée en 2009 : le capital de 375 millions d’euros bloqué par l’État rapporte 15 millions d’euros par an à l’Unistra, qui lui permettent de rembourser les emprunts finançant les nouvelles réalisations. En octobre dernier, l’Unistra a ainsi pu lancer un emprunt de 150 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement et de la Caisse des dépôts.

Chantiers en cours ou en projet : Insectarium de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire, extension de l’Institut de sciences et d’ingénierie supramoléculaires et création d’un data-center, réhabilitation énergétique de l’Institut de recherche mathématique avancée et de la Faculté de droit, nouveau Planétarium, réhabilitation de la cité universitaire Paul-Appell…