août 2021

« Le BUT répond à un enjeu de professionnalisation »

Exit le diplôme universitaire de technologie (DUT), bienvenu au BUT. Le Bachelor universitaire de technologie entre en vigueur en septembre prochain. Qu’est-ce que cela change ? Réponse avec la directrice de l’Institut universitaire de technologie (IUT) Louis Pasteur et présidente de l’association des directeurs d’IUT, Alexandra Knaebel.

Alexandra Knaebel, directrice de l’Institut universitaire de technologie (IUT) Louis Pasteur.

Le DUT devient le BUT à la rentrée universitaire 2021. Pourquoi et qu’est-ce que cela change ?

L’enjeu du BUT est de refondre totalement les parcours en IUT en passant d’un parcours « 2+1 (DUT+ licence professionnelle) » à un « 3 dont 2 » : c’est-à-dire un diplôme en trois ans, le Bachelor universitaire de technologie (BUT) et la délivrance, au bout de deux ans, d’un diplôme intermédiaire, le DUT nouvelle formule. Là où le DUT et la licence professionnelle nécessitaient deux sélections différentes, le BUT devient la porte d’entrée unique pour un diplôme de niveau bac+3. Nous sommes partis de plusieurs constats : ouverture croissante des licences à la professionnalisation, modularité et flexibilité des parcours, réforme du bac conduisant à une plus grande diversité des profils, libéralisation du marché de la formation professionnelle créant davantage de concurrence entre les opérateurs de formation. Dans le même temps, l’insertion professionnelle s’est déplacée du DUT à la licence professionnelle. Par ailleurs, la digitalisation et la transformation numérique des entreprises nécessitent un renforcement des compétences, justifiant pleinement un positionnement à bac+3 des fonctions de cadres intermédiaires.

Un des avantages du DUT était d’obtenir un diplôme universitaire en deux ans, ce qui pouvait correspondre aux souhaits d’un certain public. Etait-il indispensable de rallonger d’une année ?

« Le BUT permet d’étaler et de laisser des temps de respiration aux étudiants afin qu’ils puissent s’acculturer à la vie universitaire. »

Nous avions un pourcentage important d’étudiants en difficulté au premier semestre notamment en raison d’un volume horaire très dense : 1 800 heures en deux ans, 300 heures de projets tutorés et ensuite une licence professionnelle en 450 heures. Le BUT permet d’étaler et de laisser des temps de respiration aux étudiants afin qu’ils puissent s’acculturer à la vie universitaire. Il compte 1 800 à 2 000 heures sur trois ans, auxquelles s’ajoutent 600 heures de projets tutorés. Le BUT est un diplôme fortement professionnalisant où les enseignements théoriques sont mis en application concrète au travers de travaux pratiques, de projets tutorés ou de mises en situations professionnelles. Enfin le BUT renforcera l’offre d’alternance et la mobilité nationale et internationale des étudiants sera favorisée.

Outre la question de la durée, quels sont les principaux changements induits par la réforme ?

D’abord les 24 spécialités des DUT demeurent : elles deviennent les 24 spécialités du BUT. Certaines spécialités de DUT proposaient des options. Aujourd’hui, apparaît la notion de parcours. En fait, la plupart des licences professionnelles (LP) proposées dans les IUT n’existeront plus en tant que LP suspendues en 60 ECTS (système européen de transfert et d'accumulation de crédits) puisqu’elles contribuent à la création de parcours de BUT. L’organisation du diplôme par blocs de compétences permettra une hybridation des publics de formation initiale et de formation continue. Enfin, le BUT s’articulera mieux avec les autres diplômes du premier cycle universitaire et le développement de passerelles entrantes et sortantes représente une réelle opportunité pour la professionnalisation de ce dernier.

Propos recueillis par Jean de Miscault