mai 2016

2016, sous le signe du Soleil-Levant

La foisonnante coopération académique entre l’Université de Strasbourg et le Japon, initiée dès la fin du XIXe siècle et formalisée voici trente ans, est à l’honneur cette année.

Chaque printemps, des cerisiers japonais fleurissent dans la cour intérieure du Patio. Vivant symbole de l’enracinement des liens avec le Japon, ils ont été offerts dans les années 1980 à l'Université Marc-Bloch par l'arrondissement de Nerima, à Tokyo, dans le cadre d'une donation pour le pourtour du Parlement européen. C’est à cette époque qu’ont été signés des accords de coopération. « Le premier avec l’Université Tôyô, à Tokyo, en 1985 », se souvient Francis Kern, premier professeur invité de Strasbourg au Japon, aujourd’hui vice-président Relations internationales. L’accord, initié par l’Université Louis-Pasteur, venait formaliser une coopération initiée dès 1878. Le Japon, alors désireux de s’ouvrir au monde, avait envoyé à Strasbourg six doctorants en médecine, pharmacie, mathématiques et physique. Aujourd’hui, pas moins de 26 accords jettent des ponts entre Strasbourg et certaines des plus prestigieuses institutions nippones, Riken (Institute of physical and chemical research), Université de Kyoto, Nagoya et Tokyo en tête. Conférences, symposiums, publications communes, programme d’échanges d’étudiants et d’enseignants-chercheurs... Les manifestations de ces liens sont nombreuses, et certains accords triangulaires avec l’Allemagne permettent de « boucler la boucle », a rappelé Alain Beretz lors de ses vœux. Pas moins de 13 des 24 postes de professeurs invités créés chaque année sont occupés par des Japonais.

Parmi les trois langues les plus étudiées

Du côté de la formation, « un projet de double diplôme en sociologie avec Kyoto, université d’élite, est envisagée », se réjouit Sandra Schaal, maître de conférences au sein du Département d’études japonaises. Créé en 1986, il forme près de 500 étudiants à la langue et à la culture japonaises. Soit… la langue la plus étudiée à l’Unistra après l’anglais cette année ! Antonin Bechler, son responsable, insiste, pour expliquer ce succès, sur « l’attrait du grand public pour la culture populaire nippone, manga en tête ». Deux institutions de rayonnement national, la Maison universitaire France-Japon et le bureau de la Japan society for the promotion of science, implantées à Strasbourg depuis quinze ans, conjuguent rencontres scientifiques de premier plan et manifestations grand public. Tous ces acteurs du rayonnement des relations avec le Japon ont uni leurs forces avec la bibliothèque U2-U3 de l’Unistra pour proposer, début février 2016, la Quinzaine de la culture japonaise. La première d’une longue série de manifestations, dont le succès démontre que le Japon n’a pas fini de fasciner !

Alsace-Japon : des relations tissées de longue date

Sony, Ricoh, THK, Yamaha, Casio… Depuis la fin des années 1980, plusieurs multinationales japonaises ont fait le choix de s’implanter en Alsace, attirées par sa position stratégique en Europe et la proximité des institutions européennes. La formation d’une communauté d’expatriés japonais remonte toutefois aux années 1860, époque à laquelle sont tissés les premiers liens entre industrie textile mulhousienne et commerçants japonais.

Elsa Collobert

Mots-clés

  • culture
  • international